Mazda a toujours hésité à produire une version coupé de son emblématique MX-5. Mais cela ne signifie pas que le constructeur japonais n'a pas tenté l'expérience, avec des résultats plutôt originaux…
La MX-5 est probablement l'une des meilleures voitures de sport jamais conçues, Son seul défaut est le manque (relatif) de rigidité de sa caisse. Bien qu'elle ait été conçue pour être décapotable, on ne peut échapper aux torsions et vibrations causés par l'absence de toit. Comment y remédier ? Rien de sorcier, il suffit d'installer un vrai toit.
Le designer de la MX-5, Tom Matano, avait toujours prévu une version à toit fixe. Il souhaitait que la MX-5 soit une voiture évolutive avec de nombreux styles de carrosserie, qui deviendrait une « légende dans le secteur des voitures de sport ». Matano et son équipe de design californienne avaient même proposé un prototype en clay de carrosserie coupé dès 1992.
À la même époque, M2 Inc (La division skunkworks* de Mazda Japon) s'est également essayée à une carrosserie coupé, empruntant le style des coupés classiques des années 60. Les phares escamotables ont disparu, l'arrière a été redessiné et un nouveau kit carrosserie a été installé. Son nom de code M2 sera 1008, L'arrière fortement effilé de ce prototype rappelle les Alfa Romeo des années 60.
Un prototype du coupé M2 1008 sera exposé au studio M2 de Tokyo pour évaluer la réaction du public. S'il avait été approuvé, elle aurait pu entrer en production limitée (environ 1000 voitures), bien que Mazda souligne qu'elle n'a pas l'intention d'exporter la voiture.
Ce prototype n’était rien qu'une « esquisse » du produit final. Le style rappelle les voitures de course sportives des années 60. Les concepteurs de la M2 citent l'Alfa Giulia TZ à carrosserie Zagato et l'Aston Martin DB4 comme sources d'inspiration. L'arrière spécifique se rétrécit brusquement vers une croupe longue et tronquée avec une ouverture de coffre étroite. Le nez est doté de phares carénés et d'une grande prise d'air rectangulaire, mais M2 travaillerait aussi sur une version comprenant des phares apparents de style 911.
Le coupé deux places est environ 2,5 cm plus long et légèrement plus bas que le roadster, sans parler de son poids plus léger de 40 kg. Le toit et la carrosserie arrière sont en fibre de carbone, bien que l'acier ou la fibre de verre eurent probablement été utilisés sur une version de production.
Le coupé utilisait la même version du moteur 1,6 litre 16 soupapes de la MX-5 de la M2 1001. De nouveaux pistons, arbres à cames, volant moteur et collecteur d'échappement faisait passer la puissance du moteur standard de 115 à 130 ch. Il semblerait également que le M2 envisagea un moteur de 1,8 ou 2 litres.
La 1008 a été assemblée en utilisant des pièces disponibles des précédents projets M2: suspension plus rigide, sièges sport, volant sport, levier de vitesses chromé et des instruments spécifiques. La 1008 a connu le même sort que le Coupé M et n'a jamais obtenu le feu vert pour sa production.
Pour le Salon de l'auto de New York de 1996, Mazda souhaitait une voiture d'exposition originale. Il se trouve que Tom Matano avait la voiture parfaite en tête. Travaillant avec un calendrier serré, Tom Matano et son équipe ont modifié une MX-5 classique pour créer un Coupé M. Conçu comme une évolution du roadster, le Coupé M promettait plus d'espace de chargement, une structure plus rigide et un meilleur aérodynamisme. Bien que brillante, cette idée fut finalement abandonnée par les dirigeants de Mazda, qui estimaient qu'elle perdait la « pureté » du roadster.
Peint en jaune métallisé, il ne s'agissait que d'une voiture d'exposition et, de ce fait, dépourvue de structure réelle, il s'agissait plutôt d'une base de MX-5 roadster complété de panneaux en fibre de verre.
En 1998, Mazda a dévoilé sa 2ième génération de MX-5 NB : un style totalement nouveau, mais avec les mêmes bases. Il est intéressant de noter que Mazda à cette époque était dirigé par Shigenori Fukuda, qui était par hasard l'ancien directeur général du design, en poste lors de la création de la MX-5 NA. Il semble qu'il partageait la même vision de la MX-5 que Tom Matano ce qui ouvrit la porte à la création du RS Coupé.
Ce coupé RS a été suffisamment bien accueilli pour que Mazda se décide enfin à construire un coupé MX-5 pour le marché japonais. Malheureusement pour nous, passionnés, la production était très limitée en raison d'un processus de fabrication exigeant en main-d'œuvre. Une MX-5 de série standard a d'abord été construite, puis retirée de la chaîne de production et équipée d'une nouvelle structure de toit, de panneaux de support et d'une nouvelle partie arrière. La production était assurée par Mazda Engineering & Technology, spécialisé dans la construction de modèles en série limitée. Par conséquent, la voiture finie ne pesait que 10 kg de plus qu'une MX-5 standard.
Le Roadster Coupé était proposé en trois niveaux de finition A/E/S :
Le plus triste dans cette histoire est ce qui est arrivé au coupé Roadster. La production devait être limitée à 200 Type-A, 150 Type-E et Type-S, construites au fur et à mesure des commandes.
Les matrices de carrosserie d'origine étaient fabriquées avec des matériaux au nombre d’utilisation limitées, la production initiale n'étant qu'un test de marché. Cependant, suite à un incendie dans l'usine Mazda d'Ujina, on estime que seulement 179 Roadster Coupé ont été construits au total. Cela signifie que le Roadster Coupé est extrêmement rare de nos jours.
Les Salons de l'auto 2003-2005 ont vu le dévoilement de nombreux Roadster Coupés modifiés. Mes préférées sont les TS Concept. Ces voitures arboraient une face avant rétro et des peintures rappelant les voitures de course des années 60.
la MX-5 TS (Trial Sports)
Le Salon de l'auto de Tokyo de 2004 présentait Le Roadster Coupé TS Concept, créé par Mazda E&T. Basé sur une Type-S (d'où son nom), ce véhicule était équipé de la partie avant rétro de Monocraft MM-1 et était conçu pour ressembler à une voiture de course de clubman à l'ancienne. Elle présentait une face avant radicalement redessinée, évoquant l'Abarth 1000 Zagato.
Le TS Concept était également équipé de jantes blanches Enkei Racing, d numéros de course blancs sur les portes, d'une arceau de sécurité, de la jupe arrière du modèle turbo, d'un échappement central, ainsi que de feux arrière et de répétiteurs latéraux conçus par Zoom Engineering.
Une autre version de ce concept, appelée Circuit Trial, était équipée d'unis pare-chocs avant repensé et des extensions d'arche du modèle Type-A, puis peinte en bleu clair et chaussée de jantes OZ Superturismo pour le Salon de 2005.